TAVI (Trans Aortic Valve Implantation) : une technique d’avant garde au centre Hospitalier de Mulhouse.
La valve aortique est située entre le ventricule gauche et l’aorte, à la « sortie » du cœur. Elle s’ouvre pour laisser passer le sang à chaque contraction cardiaque puis se referme pour empêcher que celui ci revienne dans le coeur.
Avec le temps ou suite à une malformation, cette valve devient rigide, calcifiée, avec une ouverture limitée, on appelle cette pathologie un Rétrécissement Aortique (RA). Avec le vieillissement de la population, le RA est plus fréquent. Plus la valve est rétrécit, plus le cœur a des difficultés pour éjecter le sang, surtout lors des efforts ; ces patients deviennent insuffisants cardiaques, font des malaises ou de l’angine de poitrine avec un avenir rapidement compromis. Le traitement de référence est le remplacement chirurgical de la valve ; de manière simplifiée, le chirurgien ouvre la poitrine, enlève la valve calcifiée et implante une nouvelle valve soit mécanique, soit biologique. Cependant, 20 à 30% des patients sont trop fragiles pour cette opération, c’est pourquoi la technique du TAVI a été développée. Nous proposons cette technique TAVI au CHM en collaboration avec l’équipe de chirurgie cardiaque. Il s’agit de déployer une valve artificielle dans la valve calcifiée en passant par l’intérieur des artères à travers le pli de l’aine et ce sans arrêter le coeur. Il s’agit d’une alternative crédible surtout pour les patients trop fragiles pour l’opération. Petit « cocorico », cette technique d’avenir est « made in France », elle a été développée par plusieurs équipes françaises (Dr Cribier de Rouen et Dr Laborde de Toulouse).

Nous avons réalisé le 13 Avril dernier la 20 000ème angioplastie coronaire de notre hôpital. La première avait été réalisée en 1991. Souvent banalisée à tort, l’implantation d’un stent requiert une grande expérience et doit toujours être justifiée. La 20 000ème angioplastie a été réalisée en urgence pour un infarctus du myocarde. Cette technique a d’ailleurs révolutionné le pronostic de l’infarctus du myocarde. Nous pouvons mesurer le chemin parcouru par l’angioplastie coronaire en 30 ans : d’abord limitée à la dilatation au ballon seul ; puis les premiers stents, souvent difficiles à implanter dans les artères ; puis les stents actifs recouverts de médicaments et, enfin, récemment les stents entièrement résorbables dont nous avons réalisé la première implantation dans notre centre en Février dernier. Les évolutions sont multiples : technologiques, mécaniques, pharmacologiques. Cela laisse présager des évolutions futures pour des techniques plus récentes telle que l’implantation de valves cardiaques par voie percutanée. Vous pouvez visualiser en vidéo le déroulement d’une angioplastie sur notre site.

Dépression, pessimisme, crise… Ces mots, on ne les entend que trop de nos jours ! Cela a t-il une incidence pour notre cœur et notre santé ? Et bien OUI. L’étude INTERHEART a démontré que le stress était le troisième facteur de risque d’infarctus du myocarde au monde (après le tabagisme et l’excès de cholestérol). Etre dépressif double le risque d’accident cardiovasculaire et lorsque celui-ci survient, il est de plus mauvais pronostic chez un patient déprimé (Women Health study).
A l’inverse, avoir un « affect positif » va au delà de la correction du sur risque cardiovasculaire lié à la dépression. Etre de bonne humeur et optimiste apporte un gain cardiovasculaire supplémentaire important.
Que faire pour ne pas céder à cette morosité ambiante et être positif ? Tous les moyens sont bons : le sport est un excellent antidépresseur, les techniques de relaxation (sophrologie, yoga, etc…) sont aussi des aides efficaces.

La médecine ne se limite pas à la prise de pilules. Pour être efficace, elle doit être centrée sur le patient dans sa globalité.